En réaction au rapport américain selon lequel l’Iran a gelé son programme nucléaire en 2003 à la suite de la pression internationale, Israël va lancer une campagne diplomatique pour obtenir le durcissement des sanctions contre Téhéran. Tzipi Livni, la ministre des Affaires étrangères, a reçu le corps diplomatique israélien avant de partir en visite officielle en Slovénie [mardi soir]. "Le monde ne saurait accepter un Iran nucléaire. La volonté de Téhéran de se doter de l’arme nucléaire est établie et il est évident pour tout le monde que l’Iran continuera à tout faire pour obtenir cette technologie. Les sanctions se sont avérées efficaces et nous devons augmenter nos efforts pour les renforcer", a-t-elle déclaré.
Selon les autorités de Jérusalem, la principale préoccupation d’Israël, c’est que le rapport renforce l’opposition de la Chine et de la Russie à une troisième série de sanctions onusiennes contre l’Iran. Ces deux pays sont membres permanents du Conseil de sécurité et disposent à ce titre d’un droit de veto.
En Israël, tous les regards étaient fixés sur Saeed Jalili, le principal négociateur iranien sur le dossier nucléaire, qui devait rencontrer le président Vladimir Poutine plus tôt dans la journée.
Israël craint que cette rencontre n’accélère la livraison de combustible nucléaire russe à la centrale iranienne de Bushehr. Manouchehr Mottaki, le ministre des Affaires étrangères iranien, doit se rendre à Moscou dans un avenir proche pour renforcer les liens et peut-être la coopération nucléaire avec la Russie.
Les autorités de Jérusalem ont cependant été encouragées par l’annonce que le président George W Bush se rendrait le 9 janvier en visite officielle en Israël – la première depuis sa prise de fonction. Cette visite servira entre autres choses à renforcer la position israélienne et américaine sur la nécessité de continuer à faire pression sur l’Iran.
"Si les paroles n’arrêtent pas les missiles, les actes oui", a déclaré mardi soir Ehoud Barak, le ministre de la Défense. "Et il y a beaucoup à faire concernant le programme nucléaire iranien. Il faut que nous agissions, que nous appliquions des sanctions, que nous fassions jouer la diplomatie, et d’autres choses."
Les services de renseignements israéliens contestent les conclusions du rapport, a ajouté Barak, et pensent que Téhéran est toujours en train de mettre au point une arme nucléaire. "Il est apparemment vrai qu’en 2003 l’Iran a interrompu son programme militaire. Mais, à notre avis, il l’a repris depuis. Les différentes organisations mondiales ont des conclusions différentes sur cette question et seul le temps dira qui a raison."
Interrogé sur le fait de savoir si le nouveau rapport américain réduisait les perspectives de frappe militaire américaine en Iran, Barak a répondu que c’était "possible". Il a toutefois ajouté : "Nous ne pouvons pas nous permettre de nous reposer sur nos lauriers uniquement à cause d’un rapport émanant de l’autre bout du monde, même s’il vient de notre plus grand ami."
Yediot Aharonot